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« YOU’VE GOT YOUR LEDS ? »


« Have you got your LED’s ? » Ne cherchez pas, ça ne veut pas dire grand-chose. Mais pardonnez Vincent pour son anglais. Il est 15h30, Vincent et Jennifer sont debout depuis dix heures maintenant. Ils interpellent les passants dans ce grand centre commercial du sud de Melbourne. Dans un anglais parfois très approximatif (pour Vincent), ils sont à la recherche de quiconque n’aurait pas encore échangé ses allogènes contre des LEDs. Pour les profanes, le gouvernement australien a stoppé, il y a deux ans maintenant, l’importation d’halogène. Il les remplace gratuitement contre des LEDs. C’est là qu’interviennent Jennifer et Vincent. Six jours par semaine, 8 heures par jour, ils proposent l’échange aux quidams rencontrés… C’est pas forcement passionnant ni émancipateur. Mais ça paie pas trop mal. Et puis ça force Vincent à parler anglais. Quand ils auront suffisamment d’argent, ils partiront. En Tasmanie d’abord. Il paraît que c’est beau la Tasmanie. Il y a des choses que l’on ne voit nulle part ailleurs. Après, peut être qu’ils iront à l’ouest. On raconte beaucoup de choses sur l’ouest aussi. Des histoires de plage, de coraux, de désert, de requin, de route… Certains parlent même de camion plus long que des trains… En tout cas, ils peuvent y penser Vincent et Jennifer mais, pour l’instant, ils doivent vendre des ampoules. Quand ils en auront vendu assez, alors là, oui, peut être qu’ils pourront rêver. Mais pas encore… Et puis, ils ont dû acheter une voiture. Leur première voiture. Dommage que Vincent ait trop peur de la conduire… Elle est belle la voiture, mais pas forcément utile là, bien sagement garée devant la maison. Il faut dire que conduire à gauche n’est pas quelque chose d’évident. Quand il a essayé la voiture, Vincent a manqué plusieurs fois d’avoir un accident. Donc, maintenant il n’ose pas trop. Jennifer pourrait l’aider si son permis n’était pas coincé en France depuis deux semaines… Mais bon, comme Jennifer n’a pas son permis et que Vincent n’est pas encore assuré pour les dégâts qu’il pourrait causer en roulant du mauvais côté, ils se lèvent tous les matins à 5h30 pour aller vendre leurs ampoules…



Ça fait maintenant près de deux semaines qu’ils sont en Australie. En deux semaines il s’est passé beaucoup de choses. Certes, ils ont vendu beaucoup d’ampoules dans de nombreux centres commerciaux (dont le plus grand de tout l’hémisphère sud). Mais ils ont aussi raté de peu un tsunami de nuages à leur arrivée. Et, surtout, ils ont fait la connaissance de la ville au four season in a day. Si New York est une ville qui se tient debout, Melbourne est une ville assise. Ces buildings vous regardent de loin, mais ses jambes sont longues et paisibles, posées à même le sol. Les odeurs de cuisine orientale se mêlent aux parfums méditerranéens qui se dégagent des nombreux restaurant italiens ou grecs. On raconte que l’Australie est un pays sans fromage. Ce n’est pas le cas de Melbourne. Les marchés en regorgent. Des échoppes méditerranéennes y vendant fêta, mozzarella ou encore différents bleus. Melbourne est une ville qui vous emporte et dans laquelle il est agréable de se perdre. A pied ou en tramway, on découvre des quartiers très différents les uns des autres. Ici on reconnaît les trattorias d’Italie, là les tavernes grecques et parfois on croirait même voir la terrasse d’un café parisien. Vincent et Jennifer n’ont pas tardé à être happé par la ville. Nombre des personnes qu’ils y rencontrent, Français, Anglais ou autres ont décidé de s’y installer pour toujours après y avoir passé quelques semaines lors d’un périple similaire au leur. Mais plus encore que la ville en elle-même, c’est incroyable comme la nature y est proche et sauvage. A seulement 25 minutes de la CBD on peut se retrouver dans une forêt aussi dense que la jungle africaine ou dans un champ au milieu des kangourous…

Rencontre avec des bébés kangourous, en liberté dans les parcs autour de la ville. Effrayés ils ne manquent pas de faire des câlins à leur maman.

 

Dans une ruelle dédiée aux graffitis, ils rencontrent une star de football local, Nathan Jones. Un graffeur dessine une fresque en son honneur. Fresque qui sera recouverte deux jours plus tard (sans doute par quelqu’un qui n’apprécie pas trop les opérations promotionnelles). Mais ne cherchez pas, peu de chances que vous l’ayez vu au Brésil en 2012, ici le football se joue avec les mains sur un terrain ovale. Ce samedi 21 novembre, c’est jour de match. Un grand match. A près de 20 000 km d’ici, l’australian rules et le football gaëlique se rencontrent. Deux sports très proches qui bricolent leurs règles pour permettre ce match international annuel entre l’Irlande et l’Australie. Il est 6 heures en Australie quand le coup d’envoi est donné. Mais les gens sont debout pour assister à la défaite de leur pays. Mais ce n’est pas grave, l’Australie mène d’une victoire et d’un match nul dans la série de rencontres de cricket en cours contre la Nouvelle-Zélande. Le dernier match qui débute le 27 novembre déterminera si oui ou non, l’honneur est sauf d’un point de vue sportif cette année pour le pays des wallabies.

Dans les rues de Melbourne les artistes sont libres

Quand, en se baladant, on croise une vedette du football Australien on dégaine l'Iphone ...

... mais quand on repasse quelques jours plus tard, il a déjà disparu !


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