top of page

JOYEUSES FÊTES !


On ne se rend compte de l’importance des choses que quand elles nous manquent. C’est en tout cas ce que se disent Vincent et Jennifer à l’approche des fêtes de fin d’année. Car même en plein été, même sous 40 degrés le mois de décembre est celui des fêtes. Impossible d’y échapper. Les rues sont décorées aux couleurs de Santa Clause. Et pendant que les incendies ravagent l’ouest du Victoria, les Shopping Center sont ouverts jusqu’à 5 heure du matin pour permettre à tous de bien faire ses emplettes avant l’heure fatidique. Tout ou presque vous invite à dépenser. Si la neige et le froid sont absents, on s’y croirait presque. Juste un Noël post Cop 21. Quoi de plus normal désormais que de porter un tee-shirt en décembre ! La différence est ailleurs. Noël est à l’origine une fête païenne. Un temps important pour se retrouver au solstice d’hiver avant que le froid ne s’installe durablement. Games of Thrones n’a rien inventé, depuis longtemps les hommes ont peur de l’hiver. Noël permet de resserrer les liens. Fêter Noël alors que le froid est loin est étrange. Fêter noël sans fêter l’hiver l’est encore plus… Il est 23 heures, dans une heure ce sera officiellement Christmas Day. Mais Jennifer et Vincent n’ont pas trop le cœur à la fête. En fait personne autour d’eux n’a le cœur à la fête, car personne ne fait la fête. Ici, Noel se fête le 25 et pas le 24. Objectivement, il n’y a aucune raison de ne pas être heureux. Aucune raison d’être mélancolique, pourtant… Ils ont passé leur 24 décembre à Heasville, près de chez Russel. Ils connaissaient l’endroit. C’est peut être pour ça qu’ils y sont revenus. Mais en groupe cette fois ci. Ou plus exactement en meute, Tous les cousins sont là ! Drôle de situation pour Vincent qui se retrouve d’un seul coup au centre d’un groupe de touristes anglais dans un sanctuaire animalier australien. Situation paradoxale même : lui qui refuse de porter des shorts par peur qu’on le prenne pour un touriste (même si, ici, le short est l’attribut principal des populations locales) et qui n’a qu’à ouvrir la bouche pour qu’on devine sa nationalité va passer une journée entière presque dans la peau d’un touriste anglais.

C’est quand même un sacré Noël ! Voir des kangourous, des koalas, des ornithorynques et même des diables de Tasmanie. Pourtant une fois rentrées, ils ne peuvent s’empêcher d’être mélancoliques. C’est sans doute ça se que certains appellent le mal du pays... Car pour Noël, habituellement ils ne vont pas voir les animaux… Non. Habituellement, ils les mangent ! Alors oui, quand il fait chaud on ne cuisine pas de la même manière. Ils se doutaient depuis longtemps qu’ils ne mangeraient pas de chapons ou de dinde cette année. Ils s’y étaient préparés. Mais bon, une autruche ou même un kangourou ça aurait très bien fait l’affaire. “C’est sans doute ça le mal du pays” se dit Vincent en regardant son assiette, dans laquelle deux morceaux d’aubergines tiennent compagnie à un demi champignon et à de fines lamelles de poivrons. Autour d’eux, les gens ont l’air excité, impatients que la journée de demain commence. Au fond quelle différence entre ce soir et un autre ? Aucune. Alors pourquoi cette envie de foie gras, de saumon, de chapon farci, de pomme dauphine. Pourquoi fêter Noël si ce n’est pas pour profiter de son meilleur aspect, c’est à dire son repas !




La journée du 25 commence par la traditionnelle ouverture des cadeaux. Comme s’il fallait un temps pour confirmer que c’est bien Noël. Que non, ils ne se sont pas trompés sur la date. Pas de repas, pas de neige, pas d’hiver, mais des cadeaux. Après les cadeaux le breakfast de Noël et ses pancakes de Noël, puis le départ pour la plage. Par bonheur, Vincent a justement reçu un maillot de bain en cadeau. Lui qui avait réussi à éviter toutes les sorties à la mer n’a désormais plus d’excuse. Après un mois et demi en Australie, première baignade dans le Pacifique sud en ce 25 décembre. La mer est agitée, plutôt fraiche, mais au vu de la température extérieure, c’est plutôt agréable. Ce qui est incroyable à Melbourne, c’est qu’on peut aller se baigner à 15 heures pour se retrouver à 19 heures sur les collines au milieu des kangourous. C’est d’ailleurs là qu’ils vont passer leur soirée pour un pique nique de Noël. Apres une petite heure de marche sur la plus haute colline du Churchill National Park, à l’arrivée le tableau est assez incroyable. Le coucher du soleil à l’ouest et le levé de la Lune à l’est. Perdus dans la nature, ils aperçoivent Melbourne au loin. Il leur suffit de se retourner, de regarder vers les terres pour ne plus voir une seule lumière. Comme une frontière entre la civilisation et le désert. La soirée avance, le soir fait place à la nuit. Perchés sur leur colline ils finissent par se dire que, finalement, que l’on soit au sud ou au nord, les Noël ne sont pas si différents. On essaie juste de passer du bon temps, de s’amuser. Et à la fin, c’est la même conclusion. A chaque fois, on finit en ayant trop bu et trop mangé (même s’il est indéniable, on mange mieux en France !)



bottom of page