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UN NOUVEL AN HAUT EN COULEURS !


Le soleil est en train de se coucher sur Coronet Bay. De sa lumière rose orangée il éclaire la plage où plusieurs centaines de personnes se sont amassées pour passer les dernières heures de 2015. L’ambiance est plus proche d’un Spring braek sur la côte Est Mexicaine que celle d’un réveillon sur les hauteurs alpines. Pour tout dire, en faisant abstraction de la langue, de la chaleur, des serpents et du mois de l’année, on se croirait presque un 14 juillet sur les côtes bretonnes. Tout y est. La petite scène de concert, la mer, le traditionnel mec totalement saoul à 17h (plutôt gentil et dont tout le monde rigole dans un premier temps avant qu’il ne commence sincèrement à faire chier son entourage) et même la crêperie ! Quand le feu d’artifice commence Jennifer se surprend même à attendre le traditionnel bouquet final en bleu blanc Rouge. Mais ce n’est pas la Bretagne. Et il faut dire que 3 jours de beau temps consécutifs ont rapidement fait comprendre à Vincent qu’en dépit des marées et du feu d’artifice de ce soir, les points communs avec les souvenirs de ses nombreux 14 juillet passés en colonie dans le port de Quimper, se comptaient sur les doigts d’une main.

Rien qu’en levant la tête, le ciel qui s’offrait à eux n’avait rien de semblable avec ceux qu’ils avaient pu voir avant. Une fois le soleil couché, le bleu ayant fait place au rose, rouge et orangé, c’est petit à petit le noir qui s’installe. Un noir perlé de constellations inconnues. La croix du sud illumine ce ciel nouveau. Juste sous la lune on aperçoit Jupiter. Plus haut au nord on reconnait des étoiles plus familières comme celles qui forment la ceinture d’Orion. Bref une immensité nouvelle dans laquelle il est plus qu’agréable de se perdre du regard.

La musique ensuite. Rien à voir avec les chants folkloriques des fêtes bretonnes ou même des FestaÏ, qu’elles soient landaises ou basques. Non, plutôt un ersatz de country texan. Mais ici l’attenance préfère les tongues aux santiagues. Enfin dans le meilleur de cas. Car dans ce pays où l’on fête l’été avec la nouvelle année, la paire de chaussettes dans les sandales pour accompagner le short semble être à la pointe de la mode estivale. Comme si les gens s’était passés le mot. Ce que le bon sens interdit en France, est non seulement toléré mais encouragé dans ces contrées australes… Autre point de détail, les Food truck, proposant pizza ou autres Asian Kitchen sont pris d’assaut avant même que 19h ait sonné. Les (immenses) voitures ont commencé à arriver tôt en début de soirée. Même un soir de réveillon on aime manger tôt. Même un soir de réveillon on préfère manger une pizza, un burger ou une crêpe française en regardant le coucher du soleil et en attendant le feu d’artifice. Ça fait maintenant deux mois que leur voyage a commencé. Ça fait huit semaines qu’ils sont dans ce pays, Jennifer et Vincent ne sont donc pas très surpris. On pourrait même dire qu’ils se sont habitués à voir la nourriture à ce point reléguée au second rang. C’est tout juste si ils ont ont acheté une bouteille d’un vin blanc pétillant pour se rappeler le gout de Champagne lorsque minuit aura sonné. Les réjouissances sont ailleurs. Le plaisir de se baigner dans une eau à 25 degrés un 31 décembre ou encore de camper sans avoir froid la nuit. Et tout ça, sans que ce soit les conséquences d’un dérèglement climatique.


Cette escapade de fin d’année leur aura, au demeurant, permis de faire une première expérience des nuits sous la tente. Il faut dire que l’appréhension était grande après un premier séjour à la campagne, chez Russel, marqué par de longues nuits sans sommeil. Après d’âpres discussions Jennifer et Vincent ont réussi a se mettre d’accord sur le choix de leur abris de toile. Comme Jennifer est un peu douillette et qu’il lui ait très difficile de voyager sans un certain standing ils ont dû renoncer aux traditionnels sacs de couchage. Et tant pis si un scorpion ou un serpent viendra se glisser dans leurs draps ! C’est quand même important de bien dormir. Pas de sac de couchage donc, pas de vulgaires tapis de sol non plus. Mais un matelas gonflable avec un drap housse, une couette et deux oreillers. Il faut dire que les nuits peuvent être fraiche et qu’avant 7h du matin la couette est utile. Ah quel dommage de ne pas avoir trouvé un endroit à l‘ombre des premières lueurs de soleil ! Car quelle que soit la température extérieure, par le jeu de la réverbération la tente devient un vrai four ! Mais c’est par l’expérience qu’on apprend. Espérons qu’ils choisiront avec plus de clairvoyance leur emplacement pour leur prochain camping.



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